26 février 2007

Hey, that's no way to say goodbye !

Des messages qui se raréfient, une habitude qui se perd, … C’est ainsi que meurt un blog. Pas par manque de temps. Ni par manque d’inspiration. Mais parce que les mots qui me viennent partent dans d’autres directions, vers d’autres projets d’écriture …
Merci à tous ceux qui ont pris quelques minutes pour lire ces messages et à très bientôt ailleurs …
Un dernier souvenir avant de refermer la porte … Le très court concert de Lassy King Massassy aux Neuf Billards le 21 février était réellement réjouissant. Rarement l’expression « touché par la grâce » avait été aussi appropriée … Et un dernier conseil : précipitez vous sur les dernières places restantes pour le concert de Zim Ngqawanda à la Cité de la Musique le 12 avril. On s’y retrouvera.

04 janvier 2007

Une année cubaine

Finalement, 2006 aura été une année cubaine.
Non pas parce que les musiques cubaines y ont triomphé : les héros de l’épopée Buena Vista Social Club disparaissent un à un, personne ne les remplace dans le cœur du public, la mode semble s’être détournée de l’île pour un long moment. Pas non plus parce que ma cycliste préférée et moi avons sillonné l’île à vélo l’été dernier et que nous y avons connu quelques uns des moments les plus agréables des douze derniers mois.
Non, 2006 aura été une année cubaine parce que nous ne l’avons pas plus maîtrisée qu’un Cubain ne maîtrise son sort. Les Cubains attendent sans rien pouvoir faire que la disparition de Fidel Castro change leur mode de vie, pour le meilleur ou pour le pire. De mon côté, je ne me suis pas senti en 2006 beaucoup plus maître de mon destin qu’un Cubain. En France, nous avons passé l’année à nous demander qui, du rude Nicolas ou de la raide Ségolène, prendrait les rênes en 2007. Dans l’industrie de la musique, nous avons passé l’année à attendre une solution technologique au marasme dans lequel nous nous embourbons.
2006 n’a pas été désagréable pour autant. Il faut imaginer les Cubains heureux, comme les Libanais (même s’ils ne contrôlent pas ce qu’il advient de leur petit pays), comme les Français (même s’ils se demandent, en tâtonnant dans le brouillard, ce qu’ils vont devenir).
Mais 2007 est déjà là et le vent du changement souffle fort. Cette nouvelle année ne sera pas une année d’immobilisme. Tant mieux.
Bon vent à toutes et à tous …

19 décembre 2006

Adieu Ahmet

Ahmet Ertegun est mort jeudi dernier. Avec lui, disparaît l’un des derniers producteurs de disques à l’ancienne. Dans « Ray », l’assez mauvaise biographie filmée de Ray Charles, son personnage apparaît à plusieurs reprises, dans la chambre d’hôtel du chanteur puis dans un studio, où il lui souffle le texte d’une chanson (« Mess around », qu’il signera A. Nugetre … Ertegun à l’envers). Ahmet Ertegun était effectivement le genre de producteur capable de dialoguer d’égal à égal avec un artiste. Et pas n’importe quels artistes : Ray Charles, donc, mais aussi Aretha Franklin, les Drifters, Stick Mc Ghee (l’auteur de « Drinkin’ wine spoo-dee-o-dee », récemment reprise par Richard Thompson), John Coltrane, Charles Mingus, Wilson Pickett, Led Zeppelin, … D’innombrables géants se sont bousculés dans les bureaux d’Atlantic, son label. Quelques photos pour résumer une vie qui est à elle seule un chapitre de l’histoire de la musique du vingtième siècle …

18 décembre 2006

Triste tigre ...

Sous les projecteurs de la Flèche d’Or, samedi soir, il n’avait de fauve que sa crinière. Pour le reste, Fauve, puisque c’est le nom d’artiste de l’une des révélations de la presse cet hiver, n’a rien d’un grand carnassier. Aucune présence, un anglais approximatif, un souffle un peu court, … son album est peut-être plaisant mais le petit Fauve ne semble pas encore prêt à s’aventurer hors des studios.

15 décembre 2006

Quelque chose ne passe pas ...

Ca ne passe pas chez blogger.com. La liberté d'y déposer des commentaires semble réduite. Je fais donc ici un copier-coller du message de Sébastien ...

"Salut François. Puisque tu nous donnes l'opportunité d'écrire sur un album marquant de l'année, et que j'aime les mélanges moi aussi, tout comme Farid, je vais porter ton (votre) attention sur un disque mystérieux dont personne, dans la critique musicale nationale autorisée, n'a parlé. En tout cas, je n'en ai vu fait mention nulle part. Alors voilà, il s'agit de "the world is gone" par Various (ou Various Production). C'est ni plus ni moins que le futur de la musique urbaine dans un sens Anglo-centriste. Souvenez-vous, en 1991 Massive Attack sort "Blue Lines", soit l'album manifeste du Trip-Hop. L'album de Various est de cet acabit (si, si je vous assure... j'abuse, mais il y a de ça tout de même). Various, c'est un collectif de musiciens (blancs ? Noirs ? les deux ?) qui avancent masqués, incognitos (comme à la glorieuse période de le techno... renember, Underground Resistance...). Ils pratiquent une musique sub-urbaine (comme on dirait sub-culture) typiquement britannique : le Grime, qui regroupe tout un tas d'artistes indépendants et de sous-genres (dub step, sino grime, two step... etc.). En gros, c'est la mutation complexe de ce que l'on a appelé le U.K. Garage. Soit la rencontre de la drum & bass, du garage et du hip-hop. Vous ne comprenez rien à rien ? C'est pas grave, just listen ! Le Grime (puisque c'est l'étiquette officielle), c'est le hip-hop des anglais, une musique urbaine sombre, sale et noire (d'où le terme), plutôt lente, avec des sons électroniques vraiment "pauvres" (les dj du mouvement adorent les sons de consoles de jeux vidéos par exemple, et les grosses basses). Parfois, ça sonne dub, parfois ça se rapproche du r'n'b, mais un r'n'b pas du tout glamour et fun. Les artistes du mouvement sont plutôt jeunes et prolos. C'est pour ça aussi que le grime est la seule tendance vraiment révolutionnaire, nouvelle, moderne du moment. Encore une fois, nos amis anglais prouvent que c'est dans le mélange des genres et de l'échantillonnage qu'on crée du neuf. De l'autre côté de la Manche, des artistes comme The Streets, Dizzy Rascal, M.I.A. prouvent que le Grime peut-être commercialement porteur. Le gros de la production reste avant tout underground et axé sur la culture du vinyle (et du web... trouvez les blogs, il y en a plein qui suivent de près l'évolution rapide du mouvement). Comme Massive Attack en son temps, qui a su exploser les fondements de l'Acid Jazz pour créer un style propre, Various Production transcende son propos en mêlant les fondamentaux du Grime au... revival folk actuel ! Et oui, la moitié des morceaux de l'album sont en fait des morceaux folks chantés par de jeunes femmes qu'on imagine diaphanes. En mêlant rythmes urbains arides à la douceur de la geste folk, Various s'invente un style alien qui devrait (on l'espère) inspirer plus largement d'autres artistes. Ne cherchez plus, le futur de la musique est là (en toute mauvaise fois), sous les belles pochettes dessinées du collectif incognito (toutes aussi étranges et à contre-courant que leur musique). Si l'album, signé sur un "gros" indépendant (XL), est facilement disponible, vous serez un sacré veinard en dénichant la tripoté de 45 t. et de maxi autoproduits qu'ils ont déjà à leur actif (épuisés et introuvables). N'attendez pas une année de plus pour écouter et découvrir Various Production... avant que tout le monde n'en parle !Vous ne le regretterez pas (et ça fait toujours bien dans les dîners branchés). Définitivement un son qui a du sens."

Sébastien, qui, soit dit en passant, joue ce soir au Bottle Shop ...

14 décembre 2006

Farid n'entre pas dans la case ...

Allons bon ! Il semblerait qu'il ne soit pas si facile que ça de publier un commentaire sur ce site. Voici donc le commentaire de Farid, qui refuse d'ouvrir un compte Gogol pour un simple message (et il n'a pas tort) ...

"Irie François, que de bons choix. Alors, comme tu demande l'avis de tes lecteurs, perso si je dois rester Franco-français dans ma sélection (et donc jeter aux oubliettes l'album de Filastine "Burn It" chez SOOT Records), j'aurai une préférence pour un artiste que tu connais bien, histoire de bien faire le fayot : Zêdess ... qui va faire un carton avec son "Hongrois au pays des Gaulois". Mais c'est un Africain...Donc pour la France, le seul groupe qui m'a troué le cul comme on dit au pays du beaujolpif, c'est le disque de Pienza Ethnorchestra "Indiens d'Europe".Oui, c'est un de mes disques préférés cette année, non que je me sois converti au Jazz, mais simplement parce que j'adore les mélanges, et qu'avec ce disque j'en prends plein la gueule et les oreilles et ça fait du bien. D'ailleurs, ce choix, c'est aussi pour promouvoir un Label 12 Prod, qui dans l'indifférence générale est en train de produire un répertoire qui fera des étincelles tôt ou tard. Voili, voilou, un avis qui ne vaut rien... tant il est vrai que ce qui m'a interessé cette année, ce ne sont pas les albums des majors (j'aurai bien écouté Abd Al Malik ou Katerine), mais les petites initiatives, les auto-prods, comme celles de Karlit et Kabok, Grrzzz, et bien entendu Kamini !"

13 décembre 2006

Et vous ?

C’est amusant, cette participation aux Victoires de la Musique, ça oblige à ne regarder l’année qui s’achève que sous un angle franco-français et à afficher une partialité terrible : j’ai cité Padam parce qu’ils ont souvent joué au café en bas de chez moi, Katerine parce que c’est un ami de mon libraire, … Et pourtant mon année n’a pas aussi hystérique que le tube de Katerine, ni aussi glauque que celui de Padam. Loin de là.
Et vous, qu’avez-vous fait de cette année ? L’avez-vous passée à chanter le blues (en écoutant pour la dernière fois B.B. King) ou à danser sur le comptoir à demi-nu (en écoutant Gnarls Barkley) ? L’avez-vous passée à errer au loin (en écoutant Ali Farka Touré) ou coincé entre le canapé et la télé (en écoutant du Michel Sardou) ? L’avez-vous passée à lever le poing (en écoutant Keny Arkana) ou à baisser les bras (en écoutant Renaud) ? L’avez-vous passée à dorloter des tout petits (en chantonnant du Yann Tiersen) ou à tutoyer le tout-puissant (en écoutant Faiz Ali Faiz) ?
Si vous deviez résumer votre année par un disque, lequel choisiriez-vous ?

12 décembre 2006

A voté !

Voilà, c’est fait. J’ai glissé le bulletin des Victoires de la Musique dans une enveloppe. Et mon palmarès est ….
Artiste interprète masculin de l’année : Dominique A
Artiste interprète féminin de l’année : Emilie Simon
Artiste révélation du public de l’année : Abd Al Malik
Révélation scène de l’année : Ministère des Affaires Populaires
Album révélation de l’année : « Les vivants » de Dupain
Album de variétés de l’année : « Obok » de Gérard Manset
Album pop rock de l’année : « Taormina » de Jean-Louis Murat
Album de musiques urbaines de l’année : « Identité en crescendo » de Rocé
Album de musiques du monde de l’année : « Grin n syèl » de Danyel Waro
Album de musiques électroniques de l’année : « Lunatico » de Gotan Project
Bande originale de l’année : « Transylvania » de Tony Gatlif
Chanson de l’année : « Louxor, j’adore » de Katerine / « Sous le piano de ma mère » de BabX / « T’es belle » de Padam.
Spectacle musical / la tournée de l’année : Thomas Fersen
Vidéo-clip de l’année : « Marly-Gomont » de Kamini
DVD musical de l’année : « Showtime » d’Arthur H
J’avoue que je regrette déjà certains choix. C’est la malédiction des élections : on est amené à s’exprimer sur des sujets qu’on connaît mal (le clip ou le DVD de l’année, alors que je ne regarde pas la télé) ou à se déterminer en fonction de critères très fluctuants (sera-t-on assez nombreux à voter pour Rocé pour que ce soit utile ?) …
La question amusante est : combien de mes choix seront confirmés par les autres électeurs ? Trois ou quatre, au maximum. Zéro, plus probablement.
Résultat le 10 mars 2007 sur France 2, en direct du Zenith.

01 décembre 2006

La gravité

La chanson française aurait-elle, sans que personne ne s’en rende compte, été contaminée par le gangsta rap ? Textes d’une noirceur sans fond dits d’une voix atone, le regard à terre … Les valses tristes de Da Silva et de Joseph d’Anvers (pour ne citer que deux chanteurs parmi tous ceux que j’écoute pour remplir mon devoir d’électeur des Victoires de la Musique) donnent l’impression d’avoir été enregistrées juste avant de se jeter sous le métro. C’est bien sûr l’effet Miossec : la théâtralisation et la systématisation d’un mal-être que l’on sait être l’une des choses les mieux partagées en France. Mais le parallèle avec le rap permet de remettre les choses à leur place. Un chagrin d’amour est certes un moment difficile mais, si on le compare à un passage à tabac dans un poste de police, à une expulsion du pays où on a grandi ou à une addiction au crack, il devrait être possible de relativiser. « Je viens d’un lieu où chacun se complait à être grave » scande Abd Al Malik, pour évoquer la cité du Neuhoff, à Strasbourg. Si un peu de dédramatisation est possible au pied des tours, pourquoi serait-ce impossible dans les cafés confortables des Abbesses ?

P.S. En explorant la chanson française telle qu’elle s’est chantée en 2006, je découvre des merveilles … Avez-vous entendu « Coming out » de Alexis HK ? « Le chercheur d’or » d’Arthur H ? Le live de Thomas Fersen ? « Porto » de Bertrand Belin ? « J’ai changé » d’Albin de la Simone ? « L’enfant soldat » de Gérard Manset ? « Les vivants » de Dupain ? « L’horizon » de Dominique A. ?

29 novembre 2006

Décolonisons !

« Il y a toujours eu des résistances en Afrique … » Dès les premières secondes, la nouvelle compilation de Survie donne le ton. C’est François-Xavier Verschave qui énonce ces mots de sa voix inimitable. Mais il est vite relayé par les tirs croisés de quelques uns des meilleurs rappers d’Afrique de l’Ouest : Lassy King Massassy, Al Peco, Awadi, Dixon (de Tata Pound), … On retrouve en effet dans ce deuxième volume de « Africa wants to be free » quelques uns des héros de la résistance africaine à toutes les formes de recolonisation (Tiken Jah Fakoly, Awadi, …) et ceux qui sentent le besoin d’une décolonisation (du monde, des esprits, …) ici. Et toujours tout un lot de titres introuvables en France : le tubesque « Dépendance » de Kajeem (Côte d’Ivoire), le très littéraire « La victoire des vaincus » d’Apkass et Hamé, l’un des brûlots des prolixes Marseillais Duval MC, …
Le disque est disponible depuis lundi par correspondance pour un prix minime chez Survie (210, rue Saint-Martin / 75003 Paris / 01 44 61 03 25). L’association aurait bien besoin que vous lui envoyiez un petit chèque pour boucler son budget à la fin de l’année. Comme cadeau de Noël, on a connu plus idiot !

28 novembre 2006

Achetez moi !

Cette année, je vote. Vous aussi, me direz-vous. Mais je ne vous parle pas de départager la raide Ségolène et le rude Nicolas. C’est pour les Victoires de la Musique que je vote. Il va me falloir trancher entre Mat Pokora et Gérard Manset, entre Michel Sardou et Brigitte Fontaine ou entre Lorie et les Svinkels avant la mi-décembre. Aussi, amis mélomanes ou amis producteurs, vous reste-t-il peu de temps pour me soudoyer et m’inciter à voter pour vos artistes préférés. J’accepterai touts les formes de corruption : CDs, bières fraîches, voyages à l’étranger, carambars déjà mâchonnés, … mais pas de règlement par chèque ou par carte bleue, ça pourrait se voir.

Une époque formidable ...

Est-il encore possible de dire qu’on vit une époque formidable sans arborer un rictus ironique ? Arthur H ose dans le dernier numéro de Vibrations. Et il a raison. Bien sûr, l’égoïsme et l’hystérie gagnent du terrain quasiment partout … mais, musicalement … Ah, musicalement, il y a tant à entendre ... Nicolas Repac agite ses samples, revisitant Debussy et Satie pour Arthur H., la musique malienne pour Manani Keita et les big bands pour ses propres projets. Abd Al Malik écrit des chansons à pleurer de bonté. Depuis combien de temps n’avait-on pas entendu parler d’amour avec autant d’humanité ? Kurt Wagner a survécu à son cancer de la mâchoire et, comme dirait Abd Al Malik, il nous « piétine le cœur » de sa voix mate sur le nouvel album de Lambchop. Les orgues de Groundation grognent et grondent comme s’ils se savaient les derniers détenteurs du feu sacré. Marisa Monte sort deux par deux des albums d’un classicisme infiniment particulier. Danyel Waro et Titi Robin dialoguent comme s'ils venaient de se rencontrer aux Saintes-Maries de la Mer. Le monde du folk bouillonne d’idées et d’audaces nouvelles. Musicalement au moins, on vit une époque formidable.

20 novembre 2006

Hop, au Pop In

Sacré lieu que le Pop In, le café pop de la rue Amelot, tout en couloirs et en escaliers ! Jon Auer, l’ancien chanteur des Posies, y jouait dimanche soir. Mais, de toutes façons, ce bar est devenu une telle institution avec son ambiance "chambre d’étudiant étranger qui se meuble chez Emmaüs", ses découvertes musicales et ses silhouettes familières (on a toujours l’impression qu’on va croiser l’un des Herman Düne dans le couloir), qu’il vaut le détour à lui tout seul.

Awadi, ce héros ...

Vendredi soir, l’association Stay Calm organisait la projection d’une copie de travail de Fangafrika, un documentaire sur le rap en Afrique de l’ouest. Encore une fois, c’est Awadi qui s’en détache. Le rapper sénégalais chante pendant plus d’un tiers du documentaire avec une lucidité et un talent qui laissent bien loin derrière lui les rappers burkinabè, togolais ou béninois, pourtant doués. Awadi est un héros. Ses chansons devraient remplacer dans les écoles d’Afrique de l’ouest les manuels scolaires importés d’Europe …

16 novembre 2006

Voici venu le temps du réseau ...

Il avait été prophétisé depuis plus de dix ans. Le voici venu, le temps du réseau. Sa phase ultime, même. Fini l’achat de disques ou de DVDs. Fini même le temps du téléchargement de vidéos et de musiques. Nous entrons dans le temps de l’immatérialité absolue, sans même un fichier mp3 qui stagne sur un disque dur. Désormais, les produits culturels seront consommés « à la demande ». Un clic sur une page du réseau et la voix d’Aretha Franklin résonnera dans les enceintes. Un autre et « La soif du mal » d’Orson Welles démarrera, avec sa fascinante scène d’ouverture. Sans téléchargement, donc, mais en instantané, ce qui change la donne : il ne s’agit plus de devenir propriétaire, de façon légale ou non, d’un fichier mais de le louer. Et de le relouer à chaque nouvelle écoute, à chaque nouveau visionnage. Eventuellement en contrepartie d’un abonnement à un site. Pour avoir une idée de ce que donne cette consommation culturelle instantanée et illimitée, vous pouvez, si vous avez une bonne connexion à internet, tester l’offre de fnac.com : l’écoute en direct de plus de 80 000 albums en échange d’un abonnement fixé à 1 euro le premier mois et à 9,99 euros les mois suivants. C'est vertigineux (au moins autant que la connerie de Lagerfeld) et ça amène des milliers de questions ...