01 décembre 2006

La gravité

La chanson française aurait-elle, sans que personne ne s’en rende compte, été contaminée par le gangsta rap ? Textes d’une noirceur sans fond dits d’une voix atone, le regard à terre … Les valses tristes de Da Silva et de Joseph d’Anvers (pour ne citer que deux chanteurs parmi tous ceux que j’écoute pour remplir mon devoir d’électeur des Victoires de la Musique) donnent l’impression d’avoir été enregistrées juste avant de se jeter sous le métro. C’est bien sûr l’effet Miossec : la théâtralisation et la systématisation d’un mal-être que l’on sait être l’une des choses les mieux partagées en France. Mais le parallèle avec le rap permet de remettre les choses à leur place. Un chagrin d’amour est certes un moment difficile mais, si on le compare à un passage à tabac dans un poste de police, à une expulsion du pays où on a grandi ou à une addiction au crack, il devrait être possible de relativiser. « Je viens d’un lieu où chacun se complait à être grave » scande Abd Al Malik, pour évoquer la cité du Neuhoff, à Strasbourg. Si un peu de dédramatisation est possible au pied des tours, pourquoi serait-ce impossible dans les cafés confortables des Abbesses ?

P.S. En explorant la chanson française telle qu’elle s’est chantée en 2006, je découvre des merveilles … Avez-vous entendu « Coming out » de Alexis HK ? « Le chercheur d’or » d’Arthur H ? Le live de Thomas Fersen ? « Porto » de Bertrand Belin ? « J’ai changé » d’Albin de la Simone ? « L’enfant soldat » de Gérard Manset ? « Les vivants » de Dupain ? « L’horizon » de Dominique A. ?

1 commentaire:

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