15 décembre 2006

Quelque chose ne passe pas ...

Ca ne passe pas chez blogger.com. La liberté d'y déposer des commentaires semble réduite. Je fais donc ici un copier-coller du message de Sébastien ...

"Salut François. Puisque tu nous donnes l'opportunité d'écrire sur un album marquant de l'année, et que j'aime les mélanges moi aussi, tout comme Farid, je vais porter ton (votre) attention sur un disque mystérieux dont personne, dans la critique musicale nationale autorisée, n'a parlé. En tout cas, je n'en ai vu fait mention nulle part. Alors voilà, il s'agit de "the world is gone" par Various (ou Various Production). C'est ni plus ni moins que le futur de la musique urbaine dans un sens Anglo-centriste. Souvenez-vous, en 1991 Massive Attack sort "Blue Lines", soit l'album manifeste du Trip-Hop. L'album de Various est de cet acabit (si, si je vous assure... j'abuse, mais il y a de ça tout de même). Various, c'est un collectif de musiciens (blancs ? Noirs ? les deux ?) qui avancent masqués, incognitos (comme à la glorieuse période de le techno... renember, Underground Resistance...). Ils pratiquent une musique sub-urbaine (comme on dirait sub-culture) typiquement britannique : le Grime, qui regroupe tout un tas d'artistes indépendants et de sous-genres (dub step, sino grime, two step... etc.). En gros, c'est la mutation complexe de ce que l'on a appelé le U.K. Garage. Soit la rencontre de la drum & bass, du garage et du hip-hop. Vous ne comprenez rien à rien ? C'est pas grave, just listen ! Le Grime (puisque c'est l'étiquette officielle), c'est le hip-hop des anglais, une musique urbaine sombre, sale et noire (d'où le terme), plutôt lente, avec des sons électroniques vraiment "pauvres" (les dj du mouvement adorent les sons de consoles de jeux vidéos par exemple, et les grosses basses). Parfois, ça sonne dub, parfois ça se rapproche du r'n'b, mais un r'n'b pas du tout glamour et fun. Les artistes du mouvement sont plutôt jeunes et prolos. C'est pour ça aussi que le grime est la seule tendance vraiment révolutionnaire, nouvelle, moderne du moment. Encore une fois, nos amis anglais prouvent que c'est dans le mélange des genres et de l'échantillonnage qu'on crée du neuf. De l'autre côté de la Manche, des artistes comme The Streets, Dizzy Rascal, M.I.A. prouvent que le Grime peut-être commercialement porteur. Le gros de la production reste avant tout underground et axé sur la culture du vinyle (et du web... trouvez les blogs, il y en a plein qui suivent de près l'évolution rapide du mouvement). Comme Massive Attack en son temps, qui a su exploser les fondements de l'Acid Jazz pour créer un style propre, Various Production transcende son propos en mêlant les fondamentaux du Grime au... revival folk actuel ! Et oui, la moitié des morceaux de l'album sont en fait des morceaux folks chantés par de jeunes femmes qu'on imagine diaphanes. En mêlant rythmes urbains arides à la douceur de la geste folk, Various s'invente un style alien qui devrait (on l'espère) inspirer plus largement d'autres artistes. Ne cherchez plus, le futur de la musique est là (en toute mauvaise fois), sous les belles pochettes dessinées du collectif incognito (toutes aussi étranges et à contre-courant que leur musique). Si l'album, signé sur un "gros" indépendant (XL), est facilement disponible, vous serez un sacré veinard en dénichant la tripoté de 45 t. et de maxi autoproduits qu'ils ont déjà à leur actif (épuisés et introuvables). N'attendez pas une année de plus pour écouter et découvrir Various Production... avant que tout le monde n'en parle !Vous ne le regretterez pas (et ça fait toujours bien dans les dîners branchés). Définitivement un son qui a du sens."

Sébastien, qui, soit dit en passant, joue ce soir au Bottle Shop ...

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