18 juin 2006

L'Afrique selon Vibrations

J’achève la lecture du dossier « 50 albums essentiels de la musique africaine » du dernier numéro de Vibrations et j’avoue que je suis déçu.
Passons sur les boulettes : l’Orchestra Baobab rangé dans la case « Mali » alors qu’ils sont sénégalais, les artistes réunionnais dispersés entre « Réunion » et « Ile de la Réunion », …
Les oublis, comme celui du premier album de Lokua Kanza (ou le « Toto Bona Lokua », légèrement hors sujet mais si réussi), sont bien plus regrettables.
Ceci dit, je pardonne aux journalistes parce qu’ils ont eu la bonne idée de citer deux albums magnifiques, qu’on trouve trop rarement chez les mélomanes : le « Hugh Masekela and the Union of South Africa », dont je souhaite qu’on joue le premier titre à ma crémation (pas d’inquiétude, je suis en pleine forme, ce n’est pas pour demain mais j’ai laissé, au cas où, la liste des titres à jouer dans le tiroir de mon bureau, parce que je n’aimerais pas que mon âme (si j’en ai une) s’envole au son d’un vulgaire chant de messe), et le « Choice chimurenga » de Thomas Mapfumo. Celui-là est une véritable merveille. Chaque titre est un joyau posé sur un tapis de mbiras (les grands « pianos à pouce » du Zimbabwe), propulsé par des guitares fiévreuses, des riffs de cuivre parfaits et une voix rauque. Un véritable bonheur.
Le disque est tellement bon qu’il est inutile d’ajouter que Mapfumo a forgé son style, le chimurenga, pendant les années de lutte pour l’indépendance du Zimbabwe et que son franc parler lui vaut aujourd’hui encore d’être en exil.
Je me sentais un peu seul en France à vouer un culte à Thomas Mapfumo, je m’aperçois que je ne le suis pas. C’est une bonne nouvelle. A quand un concert pour réunir tous les fans ?

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