11 septembre 2006

La science du groove

« Il faudrait que des gens pareils ne meurent jamais » … C’est ce que me répétait ma spectatrice préférée tandis que nous pédalions gaiement pour revenir du concert d’Archie Shepp au Cabaret Sauvage. Et c’est effectivement ce qu’on souhaite à Archie Shepp et à sa troupe : toute une éternité de groove. Le vieux maître du jazz militant nous a offert samedi soir un concert mémorable, rugissant en rythme dans son saxophone et chantant d’ébouriffants blues. Aux claviers, Cheick Tidiane Seck s’est tranquillement surpassé et, derrière eux, le groupe (Stéphane Guéry à la guitare, Avery Sharp à la basse, Pavel Shepp à la batterie, …) a été parfaitement à la hauteur de la situation.
Mais c’est aussi au frêle Jalal, le fondateur des Last Poets, que ma spectatrice préférée pensait : Jalal ne devrait pas mourir. Ou alors il faudrait inventer une sorte de canonisation laïque pour les hommes et les femmes qui, comme lui, portent en eux une telle sagesse, une telle histoire, un tel talent, …
Monté également sur scène à plusieurs reprises, Rocé est à l’abri de ces angoisses métaphysiques du fait de son jeune âge mais, s’il se maintient au niveau qu’il a atteint samedi soir, c’est une vie digne de celles de ses vénérables aînés qui lui est promise.

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