19 septembre 2006

Triste rentrée africaine ...

La rentrée a lieu depuis deux semaines. Un à un, tous les nouveaux disques gagnent bien sagement le bac où ils passeront l’automne, adossés à un intercalaire de plastique, louchant vaguement sur une publicité en carton multicolore qui se balance au dessus de leur têtes. Tous ? Non, pas tout à fait : les disques africains sont étrangement absents. Auraient-ils été expulsés pendant l’été ? Ou simplement victimes du naufrage des producteurs et des distributeurs qui s’intéressaient à la question (dernier en date : le naufrage d’Africa Productions, qui amassait les merveilles sénégalaises dans sa petite boutique de la rue de la Chapelle) ?
Toujours est-il que les nouveautés africaines ne se bousculent pas dans les bacs. Il y a bien sûr le nouvel album de Thomas Mapfumo et celui de Danyel Waro, le prodigieux Réunionnais qui sera en concert au New Morning à la fin du mois. Et on attend le nouveau Ba Cissoko (l’électrique griot de Guinée), le nouveau Ismaël Lo (le baladin sénégalais) et le nouveau Lura (la boule d’énergie du Cap-Vert). Mais c’est surtout le producteur Ibrahim Sylla qui fait l’actualité en rééditant son fonds de catalogue. Il en sort des albums disparus de Boubacar Traore, du Rail Band de Bamako (période Mory Kante), des Ambassadeurs (période Salif Keita) ou du Bembeya Jazz, ainsi que des perles isolées, regroupées dans des compilations thématiques consacrées à la Guinée ou au Congo. Chacun de ces titres est une merveille … mais date des années 60, 70 ou 80. Il est bien triste de constater que ce sont eux qui, à défaut de nouveautés, constituent la rentrée africaine.

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