29 septembre 2006

Le lion du Zimbabwe

Mais qu’est devenue la flamboyance de Thomas Mapfumo ? Sur son nouvel album, le « lion du Zimbabwe » ne rugit plus. Dès les premières mesures, un orgue indolent s’étire en feulant et plonge le groupe dans une profonde torpeur. Tout ce qui fait d’ordinaire la force des meilleurs titres de Thomas Mapfumo est pourtant là : la prose sinueuse, les chœurs féminins hypnotiques, l’infini chapelet de notes qu’égrène la mbira, le « piano à pouces » du Zimbabwe, les guitares acides, … Mais, sur « Rise up », tout semble fonctionner au ralenti, comme dans un rêve. Il manque l’étincelle guerrière qui jusqu’alors transformait le groupe en un formidable big band africain, capable de superposer le son d’une douzaine d’instruments à un rythme d’enfer et de redonner envie de se battre au plus désabusé des opposants à Mugabe. Le disque n’est pas désagréable, certains titres supportent même bien ce sous régime. Il est simplement en deçà de ce dont on rêvait …

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